Larressingle (32-Gers)

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LARRESSINGLE,

la "petite Carcassonne du Gers"

C'est aussi le plus petit village fortifié de France, de forme polygonale, il est classé parmi les "Plus beaux villages de France".

Larressingle entre dans l'histoire au début du XIème siècle. L'abbé Hugues de Gascogne, fondateur de l'abbaye de Condom, devenu évêque d'Agen et de Bazas,  laisse sa charge abbatiale de Condom et fait don à son successeur de ses terres de Larressingle et de l'église Saint-Sigismond. C'est ainsi que les abbés puis les évêques de Condom deviennent  seigneurs des lieux.

Dans la seconde moitié du  XIIIème siècle, Arnaud Othon de Lomagne, avant-dernier abbé de Condom,  fait fortifier l'église par une enceinte : un rempart de 270m de circonférence encercle l'église dans une superficie d'un demi hectare environ.

Larressingle, reconnue par les bulles des papes Alexandre III et Innocent IV comme la propriété des abbayes d'Agen  et de Condom, était le refuge des habitants en cas de danger.

Le château édifié selon la tradition des châteaux gascons, fut la principale demeure des abbés puis des évèques de Condom. Il est composé de 3 étages; les deux premiers datent de la construction et le troisième du début du XIVème siècle.

Il est remanié au XVIème siècle avec l'ajout d'une partie et de la tour pentagonale abritant un escalier à vis.

Plusieurs types de fenêtres le composent selon les époques de construction: des meurtrières (Moyen-Age), des fenêtres rectangulaires (XIVème siècle), des fenêtres à meneaux (Renaissance) et une fenêtre trilobée.

Les douves sont un premier obstacle pour les assaillants. On peut encore y voir les latrines, utilisées au Moyen-Age, en surplomb des fossés.

Un pont-levis en bois se situait sur la partie extérieur de l'actuel pont, il s'est rompu au XVIème siècle et a été reconstruit en pierre, une nouvelle arche a été ajoutée.

Les maisons adossées aux remparts permettent l'accès au chemin de ronde par les greniers. On peut ainsi faire le tour du village sans obstacle. Les remparts étaient percés de meurtrières servant de fenêtres aux maisons et de moyen de défense lors des attaques.

L'église, classée aux Monuments Historiques, de style roman, date du XIIème siècle et se compose de deux parties. L'entrée se fait par la partie la plus ancienne. Une petite porte étroite donne accès à l'escalier à vis menant à une salle servant de refuge et desservant le clocher. Cette salle faisait office de donjon, le château ayant été construit plus tard.

L'église primitive est aggrandie au XIIIème siècle par une voûte plein cintre.

Les vitraux datent de 1993 et ont été réalisés sur inspiration de peintures de Chagall : les deux premiers sont des représentations bibliques, tous les autres représentent des scènes de vies des campagnes gersoises.

L'église est dédiée à Saint Sigismond, Roi des Burgondes dont on trouve la statue près de l'autel.

Le village ne sera jamais attaqué avant 1589, date où les huguenots dirigés par Montespan s'en emparent et installent leur camp afin de réaliser razzias et méfaits jusqu'en 1596.

Dès le XVIIème le château est délaissé par les évèques au profit de celui de Cassaigne, plus moderne. La toiture est démontée avec les bois de charpente et transporté à Cassagne.

La Révolution arrive, il est acquis comme bien national en 1791 dans un état ruiniforme et vidé de son contenu.

Le village tombe dans l'oubli.

Au début du XXème siècle, le village fortifié est voué à disparaître car abandonné et non entretenu. Les maisons ont été transformées en granges ou tombent en ruines.

Edouard Mortier, Duc de Trévise, entreprend la restauration du village et fonde un comité de sauvegarde réunissant des financeurs américains de Boston qui alimenteront les caisses jusqu'en 1938.

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