Espagne : Les îles Canaries (Ténérife)

Publié le 25 Mars 2011

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Les Iles Canaries, archipel paradisiaque

situé dans l'Océan Atlantique à 100 kms de la côte Nord-Est de l'Afrique ! Il compte plein de petites îles, les sept plus importantes sont : El Hierro, La Palma, La Gomera, Ténérife, Gran Canaria, Fuerteventura et Lanzarote.

Les températures douces, aussi bien l’été que l’hiver, les eaux chaudes, les espaces naturels de toute beauté constamment baignés par le soleil, les plages de sable fin, les criques cachées de sable noir, les fascinants récifs, les impressionnantes falaises et les cimes montagneuses… en font une destination de rêve !

Du à leurs origines volcaniques, les îles présentent de nombreuses formations rocheuses, des cratères et des tubes volcaniques qui semblent être venus d'une autre planète.aaa - carte

L'histoire et la culture des Iles Canaries sont bien différentes de celles du reste du territoire espagnol. Les îles n'ont vu la présence des Espagnols qu'à partir du XVème siècle, lorsqu'elles ont été conquises et colonisées. Jusque là, elles avaient été habitées par des civilisations indigènes : les Guanches. Ils ont laissé un bel héritage, tant au niveau architectural que gastronomique et musical.

Un peuSantiago del Teide d’Histoire

Les Guanches seraient uniquement les aborigènes de l'île de Tenerife. Le terme a ensuite été étendu à l'ensemble des populations indigènes de l'ensemble de l'archipel. Ils constituaient un rameau des Berbères qui, à l'aube des temps historiques, peuplèrent le nord du continent africain depuis l'Égypte jusqu'à l'Océan Atlantique.

Pline l'Ancien au 1er siècle rapporte que selon Juba II, roi de Maurétanie, les Carthaginois qui auraient visité l'archipel vers le VIème siècle av. J.-C., sous la direction de Hannon, l'auraient trouvé vide d'habitants, mais qu'ils auraient perçu les ruines de constructions importantes. On pourrait en déduire que les Guanches n'auraient pas été les premiers habitants ; l'absence de toute trace d'une pénétration de l'Islam parmi les populations qui vivaient-là à l'arrivée des Espagnols, laisse penser qu'il s'agirait de la plus lointaine migration vers l'Ouest de Berbères survenue entre l'époque de Pline l'Ancien et la conquête musulmane du Maghreb du VIIème au IXème siècle. La quasi totalité des Guanches périrent en résistant à la conquête espagnole, la plupart des survivants furent vendus comme esclaves, beaucoup aussi embrassèrent de force la foi catholique et s'unirent par mariage aux conquérants.

On ne connaît que peu de choses sur les religions des Guanches, qui leur étaient propres. Ils professaient la croyance généralisée en un Être suprême nommé Acoran à Grande Canarie, Achihuran à Ténériffe, Eraoranhan à Hierro et Abora à La Palma. Les femmes de Hierro adoraient une déesse nommée Moneiba. Traditionnellement, les dieux et déesses vivaient au sommet des montagnes d'où ils descendaient pour écouter les prières des fidèles. Dans les autres îles, les habitants vénéraient le Soleil, la Lune, la Terre et les étoiles. La croyance aux démons était générale. Le démon de Ténériffe s'appelait Guayota et vivait au sommet du volcan Teide, qui était l'enfer nommé Echeyde.

L'ILE DE TENERIFE

Il s'agit de la plus grande île de l’archipel mais aussi la plus haute, le Teide constituant de plus le point culminant de l'Espagne avec 3 718 mètres d'altitude.

C’est également l’île la plus peuplée d'Espagne, la plus urbanisée et la plus cosmopolite avec 906 854 habitants. En 1982 les îles Canaries obtinrent le statut de communauté autonome d'Espagne. Les villes de Santa Cruz de Ténérife et de Las Palmas de Gran Canaria se partagent le siège du gouvernement de la province et se relaient tous les quatre ans à ce poste. Son économie est essentiellement tournée vers le tourisme avec plus de cinq millions de visiteurs par an. Ténérife comporte deux sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO : le parc national du Teide et San Cristóbal de La Laguna.

Ténérife comporte un réseau hydrographique particulier constitué de 1 700 kilomètres de galeries pour la filtration des eaux souterraines, se terminant par des réservoirs de pompage. La distribution et la collecte de l'eau sont laissées à la responsabilité des propriétaires privés et le paysage se trouve sillonné de tuyauteries, installées le long des routes et au fond des ravins, pour alimenter habitations et cultures.

Garachico, les tuyaux d'eau potable dans la ville 2   Garachico, les tuyaux d'eau potable dans la ville

       Nous irons pour la première fois en décembre 1971,  tout au sud de  l’île de Ténérife, à Los Cristianos, c’est notre premier long voyage en amoureux, nous laissons notre « puce »,  Karine, de 4 mois à mamie Denise et papy André. L’endroit est superbe pour se reposer, l’hôtel « Morèque » est en plein milieu d’un désert à l’arrière d’un port, d’une belle plage de sable blond et d’un petit village de pêcheurs. Nous y retournerons en 1999,  lors d'un séjour  en février avec Axel à Playa de Las Americas, le paysage a beaucoup changé, le tourisme s’est développé de manière très importante. Si le port de Los Christianos et l’hôtel devenu « Oasis-Morèque » existent toujours, ils ont été avalés par les constructions de Playa de Las Americas voisine. C’est un autre monde… différent… le côté sauvage a disparu mais la nature n’est pas loin derrière... il suffit de s’éloigner un peu pour découvrir une faune et une flore fascinantes, des petits ports traditionnels, des villages typiques et ressentir l’authentique ambiance de l’île. 

A gauche, l'hôtel "Moreque" en 1971, à droite ce même hôtel "Oasis-Moreque" en 1999 :

Hôtel Moreque 1971  Hôtel Moreque-Oasis 1999     

D'autres vues de Los Cristianos en 1971 :

1971-Ténérife (Canaries) Los Chritianos 12  1971-Ténérife (Canaries) Los Chritianos 10

1971-Ténérife (Canaries) Los Chritianos 13    1971-Ténérife (Canaries) Los Chritianos 14   

Notre hôtel en 1999 "Las Dalhias"  et la plage :

Hôtel las Dalhias  Las Americas la plage 9

    PLAYA DE LAS AMERICAS (Costa Adeje) et LOS CRISTIANOS

Las Americas 4S'étalant sur les communes de Adeje et de Los Cristianos, la station balnéaire de Playa de las Americas est devenue le symbole du tourisme de masse aux Canaries. Cette cité tentaculaire s'est développée en bord de mer, le long de différentes plages artificielles et accueille une foule bigarrée tout au long de l'année. La partie du littoral située entre Playa de las Américas (plages de Troya) et le port de Los Cristianos est bordée de jolies plages de sable blond comme les plages de Las Caletillas y et El Camisón.

Las Americas 6La ville de Los Cristianos qui touche pratiquement Playa de las Américas, a une vaste plage de sable blond située juste en face du port. C’est un ancien village de pêcheur (photo ci-dessous) qui a commencé à se développer vers les années 1970. Il offre le charme de ses anciens bâtiments et de ses zones piétonnes comme la Calle El General Franco, regorgeant de magasins et de terrasses de café.

Des liaisons en ferry et en hydroglisseur relient Los Cristianos à la petite île de La Gomera dont le Parque Nacional de Garajonay est classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

Los Christianos  Los Christianos la plage

     MASCA

Côte Ouest entre Abeje et Masca 2La gorge de Masca est bordée de falaises volcaniques de plusieurs centaines de mètres de haut. Le village, situé sur un éperon au-dessus de la gorge, avec ses vieilles maisons de pierre de lave et ses jardins fleuris, était pratiquement séparé du monde extérieur avant que la route qui y mène soit terminée en 1991. C’est un petit bijou !

MascaCaché dans les montagnes du massif de Teno, ce hameau se situe au cœur d'un relief très accidenté et offre une vue imprenable sur l'Atlantique. En descendant vers l'océan, on peut observer les coulées de lave de l'irruption du Teide de 1706. Très fréquenté pendant la journée, le village se vide en fin d'après-midi et seuls les habitants y résident la nuit.

Ce village pittoresque, déclaré siège ethnographique et architectural, est l'un des meilleurs exemples de l'architecture naturelle des Canaries. De profonds abîmes, une végétation très verte, une petite baie pleine de charme et de mystères, Masca est un paradis qui jouit d'une ancienne renommée de refuge de pirates et l’une des plus pittoresques régions de Tenerife.

Masca 4  Masca 7

   GARACHICO

GarachicoLa ville et le port de Garachico furent fondés juste après la conquête de Ténérife en 1496 par le banquier génois Christobal del Ponte. Au cours des XVIème et XVIIème siècles, ce fut le port le plus important de l'île, mais en 1706, l'éruption d'un cratère secondaire du Teide, le mont Pico Viejo, mit fin à la période faste de Garachico : la ville fut en partie recouverte de lave, le vignoble détruit et le port rempli de lave. Les marchands se déplacèrent à Puerto de la Cruz.

Aujourd’hui il est très agréable de se promener dans le cœur historique de la ville épargné par l’éruption. On peut y découvrir et visiter de superbes bâtiments, comme : les couvents, l’église mère de Santa Ana du XVIIIème siècle, le Domaine du Lamero, les moulins à eaux, les maisons des Marquis de la Quinta Roja ou de Villafuerte, la Maison de la Piedra, la Maison de la famille de Christobal del Ponte, fondateur de la ville, la Maison des Condés de la Gomera, le Parc de l’ancienne Porte de Terre et le Fort de San Miguel.

Garachico 3Au détour des ruelles on découvre aussi avec délectation d’élégantes maisons aux spacieux patios fleuris, balcons et fenêtres richement travaillés.

La ville a toujours porté un soin particulier pour préserver ce riche patrimoine, ce qui lui a valu de se voir décerner la Médaille d’Or des Beaux Arts par le Sa Majesté le Roi Juan Carlos I en 1980.

La ville est orientée vers la mer, on a vu que le port fut un des plus importants de l’île jusqu’à l’éruption, c’était le point de départ vers les Amériques de toutes sortes de marchandises, en particulier de vins et de sucre. C’est ainsi que de nombreux vénézuéliens et cubains immigrèrent à Tenerife. On trouve encore aujourd’hui de nombreuses traces de leur présence, les actuels habitants de Garachico sont un joli amalgame de ces cultures croisées, en témoignent la statue de Simón Bolivar et de nombreux termes sud-américains sont passés dans le langage courant.

 Garachico 4Aujourd’hui, la principale attraction restent les piscines naturelles del Caletón formées dans la lave et aménagées qui se remplissent au gré des marées.

Le Castillo San Miguel de Garachico

Joli fort du XVIème siècle qui surplombe la mer.

La forteresse fut ordonnée par Philippe II dès le 25 juillet 1575 afin de protéger la cité des envahisseurs et autres pirates. C’est un édifice de base carrée avec des tours de plus de 16 mètres de haut. Au dessus de la porte principale on remarque des écussons : le blason de l’empereur Charles 1er d’Espagne , celui du Gouverneur Álvarez de Fonseca et probablement celui détérioré par le temps de la famille Viña Negrón ainsi que celui de Tenerife et de la famille del Hoyo.

Dans le parc attenant les deux canons fièrement pointés vers la mer continuent de témoigner du prestige passé de la cité.

PUERTO DE LA CRUZ

A l'origine Puerto de la Cruz était le port de la ville La Orotava qui se situe à l'arrière-pays. Lorsqu'en 1706 la ville de Garachico fut en partie ensevelie par la lave après l’éruption volcanique, Puerto de la Cruz prit le relais et devint le port le plus important de la côte nord de l'île.

Puerto de la Cruz 2A la fin du XIXème siècle les premiers touristes anglais découvrirent Puerto de la Cruz et à partir de 1950 la ville devint un important centre touristique.

Puerto de la Cruz 6Sont à y voir : L'église Iglesia Nuestra Señora de la Peña de Francia de la fin du XVIIème siècle, un grand ensemble de piscines, Lago Martiánez, conçut par le célèbre artiste et architecte César Manrique originaire de l'île voisine de Lanzarote, le fortin Castillo de San Felipe du XVIème siècle, le jardin botanique Jardin de Aclimatación de la Orotava, fondé au XVIIIème siècle, et dans lequel on peut admirer beaucoup de plantes tant des îles Canaries que d'autres parties du monde, le jardin zoologique et botanique, Loro Parque, qui présente près de 30.000 animaux dont des gorilles, des tigres, des manchots, des crocodiles... ainsi qu’une importante collection de perroquets (Loros en espagnol) de toutes sortes qui lui donnèrent son nom sur une surface de plus de 50.000 m².

Loro Parque

Puerto de la Cruz Loro Parque 16  Puerto de la Cruz Loro Parque 2

Puerto de la Cruz Loro Parque 8  Puerto de la Cruz Loro Parque 18

LOS SILOS

Son nom apparaît pour la première fois en 1509, lorsque l’activité agricole de la région rendit nécessaire la construction d’entrepôts pour stocker la production de céréales.

Los SilosLa commune de Los Silos, située au nord-ouest de l’île, en plein cœur du massif de Téno, cache une faune et une flore d’une grande richesse. Les luxuriantes forêts de laurisilva contrastent avec les plaines côtières, qui possèdent encore de petites surfaces ornées de cardons et tabaibas, sillonnés par des précipices abruptes qui relient les hauts sommets et la côte.

Un splendide paysage forestier et agricole essentiellement décoré de bananeraies.

Cette forêt recquiert une grande quantité d’eau, provenant de l’humidité supplémentaire apportée par la mer de nuages qui arrivent sur les îles poussée par les Vents Alizés.

Los Silos 2Le Monte del Agua est, avec les monts d’Anaga, le principal modèle du mont verdoyant canarien. Il abrite des colombes endémiques Rabiche et Turque.

Toute cette zone est parsemée d’une multitude de sentiers délimités par des parois de pierres sèches. Il y a très longtemps, les générations antérieures aménagèrent et pavèrent les segments les plus inclinés pour faciliter le passage des chevaux et autres bêtes. Au fil du temps et grâce à la sensibilité des générations actuelles, les anciens chemins ont été récupérés.

Le centre historique de cette ville est pavé et conserve les immeubles d’intérêt historique. Sa zone côtière présente un grand attrait pour le visiteur et les amoureux de la plongée.

VILAFLOR

Mirador de San Roque Vilaflor Museo GuancheSituée dans les montagnes, sur les flancs du cirque de Las Cañadas, c'est la localité la plus élevée de Ténérife (1466 m d'altitude) et une des localités les plus élevées de toute l'Espagne. Dans la région environnante, on cultive la vigne et les pommes de terre ainsi que des fruits, des fleurs à couper et des légumes.

Mirador de San Roque Vilaflor Museo Guanche 5Le mont Sombrerito (2500 m d'altitude) qui domine la localité en est le symbole.

La belle route en serpentins qui traverse la ville, en provenance du mont Boca de Tauce, a été construite dans d'effroyables conditions par des prisonniers républicains du 91ème bataillon disciplinaire stationné dans la localité entre 1941 et 1943.

 

 

Parc écologique Las Aguilas del Teide 8Parc écologique Las Aguilas del Teide 18Las Aguilas del Teide

Ce parc animalier est situé au sud de l'île et présente plus de 500 animaux dans un décor magnifique : Eléphants, félins, pingouins, hippopotames... se disputent la vedette avec les aigles, les condors, les perroquets… 75 000 m2 de jungle entre faune et flore, en se promenant dans des jardins de cactus, à travers tunnels, grottes, ponts suspendus, cascades, lagunes, rivières habitées d’alligators …

  Parmi ses attractions, l’une des plus spectaculaires et le show des rapaces : faucons, vautours et aigles volent en totale liberté.

 

Gastronomie

Impossible de quitter Tenerife sans avoir goûté aux papas ! c’est le nom donné ici à la pomme de terre, comme en Amérique Latine dont elle est originaire. La majorité des foyers canariens en mangent tous les jours. Mais peut-on parler des papas sans la sauce qui les accompagne immanquablement : le mojo, vert ou rouge. Le mojo vert est réalisé à base de coriandre, le mojo rouge est plutôt réservé aux viandes : la base de ce mojo est un piment rouge appelé aux Iles Canaries « pimienta picona ».

aaa - cazuelaLa cazuela de poisson, sorte de paëlla dont le riz a été remplacé par du vermicelle,  est l'un des plats les plus célèbres de l'archipel. Les eaux qui baignent le littoral possèdent une importante diversité d'espèces : vieille, sardine, mérou, perche, maquereau, thon, chinchard, seiches.

Dans les villages sur les flancs du Teide, il faut goûter la viande de cabri, un délice !

En dessert, les huevos mole, une mousse à base d'œufs, et le frangollo, une riche crème aux œufs et à différents parfums, sont les spécialités de l'île.

Pour accompagner ce repas canarien, rien ne vaut les vins de Tenerife, inimitables grâce aux caractéristiques des sols volcaniques sur lesquels poussent les vignes et les excellentes conditions climatiques de l'île. Cinq appellations d'origine contrôlée: Ycoden-Daute-Isora, Tacoronte-Acentejo, Abona, la Vallée de La Orotova et la Vallée de Güimar.

Et encore d'autres photographies dans l'album "Iles Canaries (Ténérife)"

 

 


Rédigé par Roseline

Publié dans #Voyages à l'étranger

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