La vallée de l'Hérault, Saint-Guilhem-le-Désert, Les grottes de Clamouse et des Demoiselles (34-Hérault)

Publié le 16 Juillet 2011

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L'Hérault

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Le département  tire son nom de l'Hérault,  fleuve côtier qui le traverse. Il a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d'une partie de l'ancienne province de Languedoc. Il comprend les pays du Biterrois, de l'Espinouse, du Lodèvois, du Montpelliérais et une partie du Larzac.

La préfecture de l'Hérault est Montpellier ; ses sous-préfectures sont Béziers et Lodève.

Ce département fait partie de la région Languedoc-Roussillon. Il est limitrophe des départements de l'Aude au Sud-Ouest, du Tarn et de l'Aveyron au Nord-Ouest et du Gard au Nord-Est, est bordé par 87 km de côtes sur la Méditerranée au Sud-Est et par les contreforts des Cévennes occidentales ou massif du haut Languedoc.

L'occupation d'humains et avant eux d'hominidés y est très ancienne, puisque c'est dans ce département, à Lézignan-la-Cèbe qu'ont été trouvé les traces les plus anciennes d'activités d'hominidés (1,57 million d'années «civilisation du galet».

Le département abrite de nombreux espaces naturels relativement préservés, même si une partie de la richesse encore présente aux XVIIIème et XIXème siècles a disparu. Le loup, la genette, étaient encore présents au premier quart du XIXème siècle.

Le département de l'Hérault a connu un effondrement de son industrie viticole au début du XXème siècle ; la mévente du vin, alliée à une maladie des vignes a poussé à la révolte des milliers de vignerons modestes. Le mouvement a été durement réprimé par le gouvernement de Georges Clémenceau.

Le gel catastrophique de l'hiver 1956 a ruiné la culture de l'olive, qui ne redevint prospère qu'à partir de la fin des années 1980. Les coopératives oléicoles de Lodève, de Pignan, d'Aniane et bien d'autres fermèrent leurs portes, seule celle de Clermont-l'Hérault resta en activité.

2005, à la recherche des villages de nos ancêtres, nous parcourons le département...

Les gorges de l'Hérault

" ... Les montagnes sont si hautes, les défilés si profonds, les torrents font tant de bruit qu’il n’est homme sur terre qui ne s’en épouvante. Mais le Comte Guillaume ne craint pas, car le cœur lui dit qu’il approche du lieu de son salut. Il peine durement dans cette gorge déserte, entre les montagnes escarpées et les promontoires élevées. Il ne voit ni route, ni sentiers, mais des pentes abruptes au dessus de sa tête, et au dessous de lui des eaux bondissantes qui mènent grand fracas. Le chemin qu’il se fraye est brisé, pierreux, périlleux... "

C’est ainsi que le poète médiéval décrit la traversée des gorges de l’Hérault par Guilhem.

P1010044 l'Hérault vue du Pont du DiableL’Hérault prend sa source au pied du Mont Aigoual dans les Cévennes et se jette 150km plus loin dans la mer au Grau d’Agde. Il a entaillé le massif calcaire sur une trentaine de kilomètres de long, entre Saint-Bauzille-du-Putois et le Pont du Diable à 3 kms en aval de Saint-Guilhem-le-Désert.

P1010042 Le Pont du Diable (l'Hérault)Ce fleuve typiquement méditerranéen connaît de brusques variations de débit lors des orages violents caractéristiques de la région. Son débit s'est vu multiplié plusieurs fois par mille, en quelques heures. En 1907, ses eaux atteignirent le tablier du "Pont du Diable"... (photo ci-contre à gauche) c’est à dire près de 10m au dessus de son niveau habituel ! Lors de tels aléas naturels, les eaux emportent tout sur leur passage.

Les gorges sont si encaissées que le seul point de vue accessible depuis la route se trouve au niveau du Pont du Diable, qui marque la transition entre la plaine et les gorges. Les parois déchiquetées des gorges rendent impossible et dangereuse toute idée de promenade au bord de l’eau.

Les "marmites de géant" creusées par l’érosion des eaux tourbillonnantes sont impressionnantes comme les parois des gorges, dénuées de végétation, tranchées à vif par le fleuve. Leurs teintes blanches et grises contrastent avec les eaux bleues vertes de l’Hérault.

Le site a reçu le label «Grand site de France», en juin 2010.

Voir le reportage réalisé par TF1 et présenté par Jean-Pierre Pernaut sur : link

Le pont du Diable

C'est l'un des plus anciens ponts romans de France. D'après le cartulaire de Gellone, la construction aurait eu lieu en 873 suivant un accord conclu entre l'abbé d'Aniane et l'abbé de Gellone.

La légende

Le pont doit son nom à une ancienne légende qui prétendait que lors de la construction du pont, le diable venait défaire chaque nuit ce que les hommes construisaient durant la journée.

Un jour, Saint Guilhem passa un accord avec celui-ci : il pourrait prendre l'âme de la première créature qui passera sur le pont. Les hommes purent donc finir le pont mais ils firent passer un chien en premier. Fou de rage, le Diable tenta en vain de détruire le pont sans y parvenir et se jeta dans l'eau, d'où le nom «pont du Diable».

 Il a été élargi à la fin du XVIIIème siècle. Il comprend deux arches et deux ouïes.

 Il a été inscrit au titre des Monuments Historiques en avril 1935. Il est également inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

Quelques jolies vues du Pont du Diable...

P1010045 L'Hérault vue du Pont du Diable    P1010047 L'Hérault vue du Pont du Diable

P1010048 L'Hérault sous le Pont du Diable

SAINT GUILHEM LE DESERT

Relais sur les chemins de Compostelle, c'était au Moyen âge, un haut lieu de la chrétienté où fidèles, croisés et pèlerins venaient se recueillir et vénérer un morceau de la Vraie Croix. Si l'abbaye d'origine, fondée par saint Guilhem au IXème siècle, a disparu, l'église actuelle est un joyau de l'art roman, classé au patrimoine mondial de l'humanité.

À l'intérieur du village, fenêtres géminées romanes, linteaux gothiques et meneaux Renaissance se marient à ravir au fil des ruelles fleuries d'où partent maints petits escaliers.

Saint Guilhem

Prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, écrivit une abondante œuvre littéraire médiévale "la Geste de Guillaume d’Orange".

Saint-Guilhem-le-desert--34-.jpgEn 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel, est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. C'est le point de départ de sa vie publique, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne. Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’impose comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps. La campagne militaire qu’il mene contre les Sarrasins aboutit en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la «Marche d’Espagne».

Cet épisode est le plus important de sa carrière militaire et le dernier car, à son issue, il dépose les armes et fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone.

Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine.

Le désert

Au cours des douze siècles qui suivent l’arrivée de Guilhem, les activités humaines se multiplient. Avec patience, les habitants du val de Gellone domestiquent les flancs du cirque de l’Infernet. Ils ouvrent des voies pour accéder aux monts. L’élevage, l’agriculture, l’utilisation du bois font régresser la forêt et naître la garrigue typique des zones méditerranéennes.

La grotte de CLAMOUSE

P1010054 Les gorges de l'Hérault la grotte de ClamouseAu cœur du grand site de Saint-Guilhem-le-Désert, la grotte de Clamouse a gardé pendant des millénaires ses secrets. En 1945 une équipe de spéléo de Montpellier découvre ce monde souterrain.

Sa longueur totale est d'environ 4 km dont près d'1 km est aménagé pour la visite touristique depuis 1965.

Les galeries de la grotte de Clamouse s’ouvrent à quelques centaines de mètres du pont du Diable, en bordure des Gorges de l’Hérault. C’est une merveille souterraine que le lent travail de l’eau ne cesse d’embellir depuis plusieurs millions d’années. Elle doit sa renommée à la beauté, la diversité, l’abondance et la rareté de ses concrétions.

La grotte est classée par le Ministère de l’écologie et du développement «Site scientifique et pittoresque».

La source et la grotte de Clamouse doivent leur nom au terme languedocien "clamousa" (clameuse ou hurleuse), en raison du bruit de l'eau de la rivière souterraine lors des crues.

La légende

rapporte aussi qu'un jeune berger du Causse avait pris pour habitude de faire parvenir à sa pauvre mère une brebis de son troupeau en précipitant celle-ci dans un abîme du Causse d'où l'eau souterraine la transportait jusqu'à la résurgence en contrebas. Un jour, c'est le corps de son fils que la mère y trouva... Folle de douleur, elle aurait erré longtemps aux abords de la grotte en poussant des clameurs désespérées.

 

Saint Guilhem le désert grottes de clamouse   Saint-Guilhem-le-desert-grotte-de-clamouse.JPG

P1010056 Grottes de Clamouse sortie de l'eau   P1010057 autour des grottes de Clamouse   

La grotte des Demoiselles

Je rêvais cette visite... ces  stalagmites et stalactites géantes, ces coulées de calcites, ces grandes colonnes, ces draperies translucides qui ont impressionné les inventeurs de la spéléologie moderne. Malheureusement, ce n'est pas notre jour de chance les visites ne sont pas encore ouvertes.

Elle est située dans la vallée de l'Hérault près de Ganges à Saint-Bauzille-de-Putois. La connaissance de la grotte remonte à des temps immémoriaux, mais la visite qui a permis de vraiment la connaître remonte à 1889, lorsque Édouard-Alfred Martel (1859-1938) célèbre spéléologue, s'y est engagé. La visite était alors périlleuse et durait plus de 14 heures. C'est à partir de 1931 qu'elle fut aménagée avec le premier funiculaire touristique souterrain en Europe permettant l’accès aux salles et aux concrétions en toute sécurité. L'ouverture au public a lieu en 1931 et en 1932 l'inauguration officielle  par le Président de la République Française Gaston DOUMERGUE.

La grotte se serait formée par l'effondrement de la masse calcaire suite à une fragilisation par les pénétrations d'eau.

Le doute subsiste quant à la provenance de cette eau: rivière souterraine disparue ou bien la rivière qui passe aujourd'hui 300m plus bas mais avec laquelle aucune liaison n'a pour l'instant été localisée.

Elle servit de refuge aux camisards pendant les guerres de religions et abrita des prêtres réfractaires pendant la Révolution et la Terreur.

L’immensité du décor de cette grotte sculptée par l’eau et le temps est remarquable. Une variété de couleurs étonnante, des concrétions de mille formes représentant orgues, manteau royal, vasque, santons de Provence, gargouilles… et la stalagmite la plus merveilleuse, née des caprices de millions de gouttes d'eau, érigée sur son double piédestal, une statue, une "Vierge avec son Enfant", dans la blancheur immaculée de la calcite. 

Un voyage dans les entrailles de la terre, des à pics impressionnants, des petits ponts suspendus...

Légende

Mystérieuse, la grotte a entretenu les contes et légendes du Languedoc, en particulier celle d’un berger appelé Jean qui y tomba en recherchant une brebis égarée et qui réussissant à retourner au village, y raconta qu’il avait vu des milliers de fées danser autour de lui. Il n’en fallu pas plus pour qu’on lui donna le nom de «Bauma de las fadas, de las damaiselas» ce qui en occitan signifie «grotte des fées ou des demoiselles». Ces fées que croyaient apercevoir les paysans lorsqu’ils osaient s’approcher du gouffre n’étaient autres que les stalactites drapées de blanche calcite.

Grottes des Demoiselles (Hérault)

Rédigé par Roseline

Publié dans #Tourisme en France

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