Le site de Cambous à Viols-en-Laval, Les Matelles (34-Hérault)

Publié le 17 Juillet 2011

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2005, la vallée de l'Hérault nous entraîne vers le site archéologique de ...

CAMBOUS à VIOLS-EN-LAVAL,

un village préhistorique

A une vingtaine de kilomètres au Nord de Montpellier, entre Cévennes et Méditerranée, en pleine garrigue, sur le plateau qui sépare le pic Saint-Loup de Viols-le-fort, village fortifié, sur une bifurcation de la route de Saint-Martin-de-Londres, le petit village de Viols-en-Laval abrite ce site. Les ruines de Cambous sont sans doute celles du plus vieux village qu'il soit possible de visiter en France.P1010060 Site préhistorique de Cambous (Hérault)

Il date du Chalcolithique (âge du cuivre), période comprise entre 2800 et 2400 avant notre ère.

Durant ces quatre siècles va s'épanouir une brillante culture, dite de Fontbouisse. Dans les Garrigues du Gard, de l'Hérault et de l'Ardèche les gens de Fontbouisse sont les auteurs d'innombrables dolmens et villages à maisons de pierres.

On compte plus de deux cent hameaux de ce type, mais à peine vingt pour cent ont été étudiés par les archéologues.

Cambous fut découvert en 1967 par Henri Canet lors d'une prospection de surface, alors que la construction d'un lotissement le menaçait. Les fouilleurs ont mis au jour environ le tiers du village.

Cambous couvre environ un hectare et compte quatre hameaux. Le village fut occupé pendant un temps assez long, comme en témoignent les nombreuses réfections et transformations architecturales.P1010059 Site préhistorique de Cambous (Hérault)

Bâtir ne pose pas de problèmes dans les régions des Garrigues, le matériau calcaire existe à profusion.

La technique de la maçonnerie à sec est simple et rapide. Les pierres tiennent sans liant, empilées et bloquées par

leur propre poid. La hauteur des murs ne devait pas excéder la taille d'un adulte. Les toitures des plus grandes maisons étaient faites de végétaux. Parfois, un treillis de branchage enduit d'argile supportait une couverture de pierres plates (les lauzes). La forme des maisons est typique de l'architecture fontbuxienne des causses de l'Hérault. Les entrées s'ouvrent dans le grand axe à l'abri des vents dominants. Les plus grandes maisons sont allongés et possèdent de petits côtés arrondis (en absides). Accolés les unes aux autres, elles forment des sortes de fermes ou hameaux, des palissades limitent les enclos et l'habitat.

P1010064 Site préhistorique de Cambous (Hérault)

Lavogne

Ce terme désigne une dépression sur les terres de causses qui permet de boire aux animaux d'élevage et, à une époque plus reculée, aux hommes. Ceux-ci ont aménagé des creux naturels (les sotchs) en les étanchant par un tapis argileux et en les pavant de pierres calcaires pour capter et retenir les eaux de ruissellement (photo de gauche ci-contre).

Le château

Edifice de style classique des XVIème et XVIIème siècles, protégé au titre des Monuments Historiques.

Durant les guerres de religion, Antoine de Cambous est un partisan catholique des plus engagés. En 1584, lors des engagements autour du château de Montferrand, il reprend la forteresse aux protestants. Ce fait d'armes lui vaut les félicitations du roi qui lui accorde le fief de Montferrand et le récompense. La générosité royale permet à Antoine de reconstruire, non loin, son château familial de Cambous et de commencer à en faire le centre d'un domaine qui, trois siècles plus tard, comptera près de 24km2 d'étendue.

Cambous le châteauLe fils aîné d'Antoine de Cambous n'ayant pas d'héritier, le domaine passe à sa sœur Marguerite, mariée à Jean de Ratte, fils du viguier de Gignac. La famille de Ratte combat elle-même le parti huguenot. Sous sa tutelle, le château de Cambous devient un haut-lieu du militantisme catholique.

En 1889, l'immense domaine est acheté par Marie Elisabeth Alexandrine Berthier, princesse de Wagram (1849-1932), épouse d’Etienne Guy, marquis de Turenne d’Aynac. La marquise accumulant les dettes se voit contrainte, après jugement du Tribunal civil de Montpellier le 24 décembre 1913, à une vente aux enchères.

Par acte du 13 mars 1914, le député Pierre Leroy-Beaulieu, d'une famille normande installée en Languedoc se rend acquéreur du château.

Actuellement, ses salles sont louées pour des réceptions.

Il est  inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques

P1010063 Site préhistorique de Cambous (Hérault)    P1010058 Site préhistorique de Cambous (Hérault)

P1010066 Site préhistorique de Cambous (Hérault)

LES MATELLES

Situé au pied du Pic Saint-Loup (contreforts des Cévennes),  le village est traversé par le Lirou qui se jette en aval dans le Lez. La commune est principalement constituée de vignes, d’oliviers, de garrigues à chêne vert et de pinède.

P1010068 Les Matelles (Hérault) village médiévalLe «Pli de Montpellier» est apparu il y a quelques 30 millions d’années à la suite de compressions des sols qui a surélevé le Pic Saint Loup et l’Hortus. Le paysage proche se craquela en plusieurs failles dont la plus célèbre est celle des Matelles.

Deux paysages différents apparaissent : plaine à l’Est et collines à l’Ouest.

L’eau recueillie sur les plateaux s’engouffre dans le sol et continue son chemin dans des périples souterrains. Ces caractéristiques géologiques donnent naissance à la rivière du Lirou par une résurgence de la grotte située sur la commune.

Un peu d'Histoire

Le nom des «Matelles» viendrait de l’occitan «Mata» : buisson, bosquet d’arbres. Ce nom apparaît pour la première fois dans un document du XIIème siècle. Il prouve l’existence d’une communauté qui avait bâti une église, probablement sur la rive droite du Lirou (hors du village médiéval).

Le site est occupé depuis le Paléolithique

P1010077 Les Matelles (Hérault)Village médiévalLes premiers habitants s'installent autour de ces bosquets d’arbres irrigués par un point d’eau. La rivière coulait en permanence en un débit irrégulier. Pour la  traverser en toute sécurité, les habitants construisent un pont. Grâce à ce pont et au péage, Les Matelles devinrent un lieu de passage et d’échanges commerciaux sous l’autorité d’un capitaine représentant les évêques.

Appartenant initialement à la seigneurie de Montferrand (château en ruines proche de St-Mathieu-de-Tréviers), le site des Matelles passe au Comté de Melgueil (Maugio).

En 1172, à la suite d’un mariage, la vallée de Montferrand est rattachée au Comté de Raymond IV de Toulouse.

En 1215,  suite à son engagement au côté des Albigeois, il est condamné, par le pape Innocent III, à donner le comté de Melgueil et la vallée de Montferrand aux évêques de Maguelone.

Du XIIIème au XVème siècle, la paroisse de Matellis, nom donné à l’époque au village, fait partie d’une association de paroisses voisines, association appelée plus tard «République de Montferrand». Cette association encouragée par les évêques, permet aux Matelles et autres paroisses d’avoir quelque autonomie et quelques privilèges. A cette époque, une nouvelle église existe à l’intérieur de l’enceinte du village.

P1010070 Les Matelles (Hérault) Village médiévalLes Matelles dépendent  des évêques de Maguelone jusqu’à la Révolution bien que l’autorité du Roi de France devienne plus présente dès 1349 (achat de Montpellier par Philippe VI).

En 1425, avec le développement du village et pour mieux se protéger, de véritables remparts sont construits en remplacement des murailles existantes. Mais ils ne peuvent empêcher les troupes protestantes du Duc de Rohan de s’emparer du village en 1622 et de détruire partiellement l’église. Le village est repris par les catholiques, les remparts sont réparés et rehaussés.

La guerre des Camisards en 1703 ne touche pas directement le village.

L’église est reconstruite à partir de 1718 sur ordre de l'évêque, avec un clocher au dessus de la porte et une horloge installée en 1724. Ce lieu de culte fut ensuite «temple décadaire» pour les assemblées populaires lors de la Révolution pendant environ 2 ans.

Le vieux village médiéval

date du XIIIème siècle est en parfait état de conservation et se trouve sur la rive gauche du Lirou au confluent de la Déridière (rivières intermittentes).

La mairie

Jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, il n’y avait pas de bâtiment consacré à la mairie. Celle-ci est construite en 1860, elle abrite également l’école des garçons et l’école des filles.

P1010072 Les Matelles (Hérault) Village médiévalL’Eglise

Après les vicissitudes de l’Histoire, l’église a subi beaucoup de travaux et de transformations jusqu’au milieu du XIXème siècle. Elle est reconstruite en 1718.

On y trouve 2 autels latéraux : l’autel de la Vierge (l’église est consacrée à Notre Dame de l'Assomption) et l’autel de St Roch. Une nouvelle chaire est mise en place en 1903.

La Maison des Consuls

près de la Porte des Remparts se situe dans le village médiéval. Cette maison consulaire a été construite avec un escalier extérieur donnant sur une arcade (avec une cuve à vin) qui menait au logement principal au 1er étage. Elle comprend également un four, une fromagère, une cuisine et un tristet, et au rez de chaussée 2 grandes caves voutées.

Après avoir été la résidence officielle des représentants des évêques de Maguelone, elle devint propriété privée puis le site du premier musée départemental de la Préhistoire.

Four à pain

Avant l’installation de boulanger dans le village, il y avait des fours à pain communaux. Trois sont connus, le plus restauré est celui qui se trouve près de la Porte des Remparts, à l’extérieur du village médiéval. Il se compose de 2 pièces, l’une donnant sur la rue pour accueillir les personnes, et dans l’autre au fond, le four. Il abrite actuellement le bureau de l’Office de Tourisme Intercommunal.

P1010071 Les Matelles (Hérault) Village médiéval    P1010075 Les Matelles (Hérault) Village médiéval  P1010079 Les Matelles (Hérault) Village médiéval

P1010081 Les Matelles (Hérault) Village médiéval  P1010073 Les Matelles (Hérault) une enseigne

P1010078 Les Matelles (Hérault) Village médiéval    P1010080 Les Matelles (Hérault) Village médiéval  P1010083 Les Matelles (Hérault) Village médiéval

P1010082 Les Matelles (Hérault) Village médiéval

 

Rédigé par Roseline

Publié dans #Tourisme en France

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